En tant que directeur exécutif d’ABLE2, je m’engage à poursuivre les conversations sur les questions critiques ayant un impact sur la communauté des personnes handicapées. L’une des questions qui me tiennent à cœur est de favoriser la compréhension et le soutien des personnes atteintes de l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale ou TSAF.
Le TSAF est un terme diagnostique utilisé pour décrire les impacts sur le cerveau et le corps des personnes exposées à l’alcool dans l’utérus. (Réseau canadien de recherche sur le TSAF) Ces personnes sont souvent confrontées à des défis uniques, notamment celui de naviguer dans des systèmes comme le système de justice pénale. Sans un soutien approprié et des interventions précoces, les personnes atteintes des TSAF courent un risque accru d’avoir affaire au système judiciaire – une réalité qui exige une action de la part des dirigeants de tous les secteurs.
ABLE2, un leader communautaire en matière de soutien et d’éducation sur le TSAF, reconnaît ce problème à deux volets : le diagnostic des TSAF et la surreprésentation des personnes atteintes des TSAF dans le système judiciaire.
On estime que 4 % des Canadiens souffrent des TSAF (Réseau canadien de recherche sur le TSAF) et bien que ce chiffre soit considéré comme faible, ces chiffres sont largement dépassés dans le système judiciaire. Dans une étude portant sur 253 personnes atteintes des TSAF, 60 % ont déclaré avoir été accusées, condamnées ou avoir eu des démêlés avec les autorités et 42 % des adultes avaient été incarcérés (Streissguth et al). Les jeunes atteints des TSAF sont 10 à 19 fois plus susceptibles d’être incarcérés que leurs pairs non atteints des TSAF (Popova et coll.). Ce ne sont pas seulement des chiffres ; ils représentent des individus qui, en raison de leur handicap, peuvent recevoir des sanctions inappropriées et sont plus vulnérables à l’exploitation au sein du système.
L’intervention précoce commence par l’éducation et l’identification précoce de la maladie. Une étude du Réseau canadien de recherche sur le TSAF souligne que des interventions précoces peuvent atténuer les problèmes de comportement et prévenir les conséquences négatives. Les enfants qui sont diagnostiqués et soutenus par des interventions précoces sont plus susceptibles de développer des stratégies d’adaptation, d’améliorer leurs compétences sociales et de réussir dans les environnements scolaire et social. Et en équipant les familles, les soignants, les éducateurs et les professionnels de la santé concernés des outils nécessaires au développement des personnes atteintes des TSAF, cela réduit la probabilité d’avoir des démêlés ultérieurs avec le système judiciaire. Le programme FARP d’ABLE2 travaille en partenariat avec le CHEO et fournit des programmes et des services, des conseils et une formation aux professionnels médicaux, juridiques et éducatifs.
ABLE2 s’engage également à soutenir les personnes handicapées confrontées à des problèmes juridiques, y compris celles atteintes des TSAF, alors qu’elles naviguent dans le système judiciaire grâce à ses services de référence juridique Reach (RLRS). RLRS met en relation des personnes handicapées avec des professionnels du droit qui comprennent les complexités des défis juridiques liés au handicap, afin de garantir qu’elles reçoivent un traitement équitable et une représentation appropriée. Les personnes atteintes des TSAF peuvent compter sur des services comme le RLRS, ce qui leur permet de défendre leurs droits et d’accéder à la justice qu’elles méritent.
Ce mois-ci, ABLE2 a organisé des tables rondes avec les services de police d’Ottawa, des professionnels du droit et plusieurs organismes communautaires pour collaborer, identifier les défis et réfléchir à des solutions pour soutenir les personnes atteintes des TSAF dans la communauté. Cela a déclenché une conversation sur les moyens par lesquels les prestataires de services peuvent réduire les obstacles judiciaires et juridiques, soulignant le besoin vital de formation et d’éducation sur le TSAF, ainsi que de réponses et d’interventions appropriées afin que les personnes atteintes des TSAF aient une chance équitable d’obtenir des résultats équitables. En tant que communauté, nous devons continuer à travailler ensemble pour construire des systèmes et réduire les obstacles qui ne manquent pas aux plus vulnérables d’entre nous.
Alors que le Mois de sensibilisation à le TSAF se termine, je tiens à vous rappeler que tout le monde joue un rôle. Comprendre et soutenir les personnes atteintes des TSAF n’est pas seulement la responsabilité des familles ou des prestataires de soins de santé : il s’agit d’un effort communautaire visant à sensibiliser, à s’éduquer et à favoriser une approche compatissante. Lorsque nous travaillons tous ensemble, nous pouvons créer une société plus forte, plus saine et inclusive où chacun est considéré comme capable, respecté et valorisé.
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Directeur exécutif expérimenté à but non lucratif