Par Michael Song, responsable du programme ABLE2
Je n’ai jamais envisagé de devenir assistante sociale. Au départ, je voulais faire carrière dans le graphisme, mais je me suis retrouvée à la croisée des chemins lorsque cela n’a pas fonctionné comme je l’espérais. Ne sachant pas trop ce qui m’attendait, j’ai décidé d’interviewer des personnes de différents domaines pour mieux comprendre leur travail. Une conversation qui m’a marqué a été avec une assistante sociale. À première vue, le travail social et le graphisme semblent être radicalement différents. Cependant, ils partagent de nombreuses caractéristiques similaires : aider les gens à identifier un problème et à atteindre leurs objectifs. Les deux métiers suggèrent des solutions mais, en fin de compte, respectent la direction souhaitée par le client. De la même manière, les deux rôles réussissent à voir les problèmes sous-jacents qui doivent être résolus, au-delà du problème présenté.
En fin de compte, je voulais aider les gens d’une manière qui leur soit utile. Et cela peut se faire de différentes manières : on peut travailler dans une librairie et aider les gens, et cela reste important. Cependant, le travail social me plaisait davantage. Depuis, j’ai travaillé à l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM), à Goodwill et au gouvernement du Nunavut. Je suis heureuse d’avoir choisi cette orientation dans ma carrière, car j’ai eu la chance de travailler avec un large éventail de personnes tout au long de ma carrière.
J’ai rejoint ABLE2 en 2015 en tant que travailleuse sociale dans le cadre du programme de jumelage. J’ai trouvé que c’était une expérience unique dans laquelle le programme se concentrait sur la mobilisation de la communauté pour aider à répondre à un besoin, plutôt que d’être la personne qui fournit tout le soutien. Le programme de jumelage abordait également un aspect rarement abordé par d’autres programmes : le lien social dont tout le monde a besoin. Cela a été très gratifiant de travailler à la satisfaction d’un besoin vital pour la condition humaine, mais étrangement négligé par la société.
En 2022, je suis devenue responsable de programme pour tous les programmes et services d’ABLE2. Je supervise le programme de jumelage, l’investissement des travailleurs des services de protection des adultes (APSW), le courtage de financement et le programme de ressources sur l’alcoolisation fœtale (FARP). Ma journée type consiste à effectuer les activités administratives nécessaires au fonctionnement de l’organisation : vérifier les courriels et répondre aux questions et aux demandes. Cependant, ce qui est différent, c’est que je dois travailler sur des problèmes difficiles pour garantir le bon fonctionnement des programmes. En collaboration avec l’équipe, j’aide à identifier et à résoudre les problèmes qui peuvent survenir ou à anticiper de manière proactive les problèmes. Je passe également du temps à faire des recherches sur divers sujets liés à notre programme, afin de garantir que notre travail continue d’être pertinent et d’identifier les opportunités où nous pourrions nous développer. Le plus grand défi a été de trouver un bon équilibre entre continuer à faire ce que nous faisons le mieux et savoir quand il faut insister et prendre des risques. Nous ne pouvons pas sauter sur toutes les opportunités qui se présentent, mais nous devons savoir quand un risque peut en valoir la peine.
Je consacre également une partie de mon temps à travailler pour devenir un meilleur manager. Je suis nouveau dans ce domaine et j’ai encore beaucoup à apprendre. J’ai fait beaucoup d’erreurs et j’en ferai probablement d’autres, mais comme je le dis à mon équipe, il ne s’agit pas tant de faire des erreurs, mais de savoir comment on peut en tirer des leçons et s’améliorer. Je me suis également engagé à cultiver un environnement de travail sain pour mon équipe. C’est un travail en cours, mais je pense qu’il est important que les gens travaillent dans un environnement où ils peuvent faire de leur mieux, être traités comme des adultes, tout en continuant à faire pression pour qu’ils atteignent des normes élevées. Je pense que si je traite mon équipe comme des amis, je les laisse tomber. Si je les traite comme des atouts à utiliser, je les laisse tomber. Je m’efforce de maintenir l’équilibre entre m’assurer que l’équipe est prise en charge et se sentir en sécurité, tout en les poussant à faire de leur mieux et à se développer au-delà de leur zone de confort. Nous fournissons un service, mais ce service est fourni par des personnes qui se soucient de nous et qui veulent faire une différence. Nous ne pouvons pas ignorer la passion de notre personnel pour ce que nous faisons, mais en même temps, nous devons toujours viser l’excellence, non seulement pour fournir des services de qualité, mais aussi pour que l’équipe excelle et soit fière de ce qu’elle fait.
Enfin, le travail social consiste essentiellement à aider les personnes que nous soutenons à surmonter les obstacles et à leur créer des opportunités pour s’épanouir. En collaboration avec l’équipe, nous créons des liens, renforçons les communautés et donnons aux individus les moyens de créer la vie qui leur convient. Chez ABLE2, nous constatons de visu comment les bons soutiens peuvent faire la différence, qu’il s’agisse de leur fournir les outils dont ils ont besoin pour vivre de manière indépendante, de les aider à réduire leur isolement et leur solitude ou de doter les familles des ressources nécessaires pour défendre leurs proches.
Ce travail est important et il ne peut se faire sans le soutien de personnes qui croient en l’inclusion, la dignité et le pouvoir des liens humains. Si vous croyez en l’importance de bâtir une communauté où chacun a la chance de s’épanouir, je vous encourage à soutenir ABLE2, que ce soit en faisant un don, en faisant du bénévolat ou simplement en vous renseignant sur l’impact que nous pouvons avoir ensemble.